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    Le but des trackerstrackers est de déposer une dose précise de retardant sur le lieu de l'incendie pour éviter la propagation du feu de forêt.

    Largage de retardant pour tenter de stopper le feu. © Bluebeat76, Adobe stock

    Largage de retardant pour tenter de stopper le feu. © Bluebeat76, Adobe stock

    Le produit largué par nos avions est un mélange, d'eau pour les 4/5e et de concentré liquide (retardant) pour le dernier 5e, cette troublante similitude avec une boisson anisée ne vous aura pas échappé dans une région chère à Pagnol.

    Composition du retardant des trackers

    Trêve de plaisanterie, il s'agit d'une solution chimique qui résulte de l'association de différents éléments :

    • un sel ignifugeant : phosphatephosphate d'ammonium ;
    • un épaississant : gomme ou argileargile ;
    • un colorant : oxyde de fer ;
    • quelques autres composants en faible quantité.

    La formule fait l'objet d'un brevet industriel et sa composition exacte est aussi secrète que celle du Coca-Cola.

    Deux éléments sont importants :

    • le sel ignifugeant qui permet de retarder la décomposition de la cellulose des végétaux. Le produit, par des réactions chimiquesréactions chimiques complexes, augmente la température de destruction de la flore qui passe d'environ 300 °C à 700 °C ;
    • l'oxyde de fer est un colorant naturel rouge qui donne cette couleurcouleur à nos largages. Il a pour rôle de rendre visible la trace au sol de ces derniers, afin que nous ne laissions pas de « trous » où l'incendie ne manquerait pas de s'engouffrer.

    Fort de ces précisions techniques, nous voici aux commandes du Tracker 22, le sol remonte sous nos pieds, les flammes se rapprochent.

    De la précision du largage dépendra la suite des opérations.

    Utilisation du retardant 

    Il nous faut répartir notre produit de façon chirurgicale, à savoir 1/3 dans le feu et 2/3 sur la végétation. Ce détail a son importance pour que le retardant agisse au mieux sur l'incendie, son action n'est pas instantanée, contrairement à l'eau des Canadairs.

    J'arrive sur l'objectif : top largage, le Tracker 24 se charge de l'autre flanc. En effet, sur les feux naissants, les largages en V permettent de « coincer » la progression du sinistre dans une barrière de retardant.

    Un tracker à l’atelier de maintenance. Ici une intervention sur le réservoir de retardant. © Tracker-France - Tous droits de reproduction interdits
    Un tracker à l’atelier de maintenance. Ici une intervention sur le réservoir de retardant. © Tracker-France - Tous droits de reproduction interdits

    Savoir ne pas larguer

    Le quotidien de la tribu Ours n'est pas toujours de larguer systématiquement. Le chargement d'un tracker a un coût élevé, il faut donc apprendre à ne pas le gaspiller, surtout quand les conditions deviennent très sévères au niveau de la pressionpression incendiaire.

    Le dicton qui dit qu' « un bon pilote de tracker est un pilote qui ne largue pas » n'est pas faux, à ce détail prés, que le chef de noria (leader de la patrouille) doit en quelques instants analyser le feu, prendre la décision d'intervenir ou de conserver son chargement pour un départ de feu plus important.

    Toute la difficulté de notre métier réside dans ce choix crucial.

    Une fois largué, notre retardant balafre de rouge les collines provençales. Quel vacancier ne s'est pas interrogé sur ces zébrures rougeâtres, que l'on découvre de-ci de-là au détour d'une promenade ?

    Rassurez-vous, les sels contenus dans le produit sont biodégradablesbiodégradables et aident même à la reconstitution végétale. De nombreux tests ont été effectués sur des animaux, différents arbresarbres, des vignes... et ont démontré la non toxicité du produit.

    Par contre, la sécheresse et surtout la chaleur font que la coloration résiduelle est durable.