Une équipe de chercheurs japonais a coécrit une nouvelle avec une intelligence artificielle qui a été sélectionnée pour un concours littéraire. Intitulé Le jour où un ordinateur écrira un roman, l’ouvrage a passé le premier tour de la sélection auprès d’un jury qui ignorait tout de son origine.

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    Après les exploits récents lors d'un tournoi de jeu de go, c'est cette fois dans le domaine de la littérature qu'un programme d'intelligence artificielle (IA) s'est illustré. Une nouvelle, coécrite par une IA développée par des chercheurs de la Future University de Hakodate (Japon), a été retenue dans le cadre du concours littéraire Nikkei Hoshi Shinichi. Le jour où un ordinateur écrira un roman a été sélectionné parmi 1.450 ouvrages lors du premier tour par des jurés qui ne savaient pas qu'une intelligence artificielle était impliquée dans sa création.

    Selon le professeur Hitoshi Matsubara qui a dirigé ce projet (cité par The Asahi Shimbun)), ce sont en fait quatre nouvelles qui ont été soumises durant l'automneautomne dernier. Le concours est le seul au Japon à accepter des candidats qui ne sont pas humains. Selon l'un des jurés, la nouvelle coécrite par l'IA n'a toutefois pas dépassé le stade du premier tour car les descriptions de personnages n'étaient pas assez élaborées.

    Selon le professeur Hitoshi Matsubara de la <em>Future University</em> de Hakodate, son programme d’intelligence artificielle est capable de rédiger des haïkus, ces petits poèmes courts et très codifiés qui font partie de la culture japonaise. © Naoko Kawamura

    Selon le professeur Hitoshi Matsubara de la Future University de Hakodate, son programme d’intelligence artificielle est capable de rédiger des haïkus, ces petits poèmes courts et très codifiés qui font partie de la culture japonaise. © Naoko Kawamura

    L’intelligence artificielle impliquée à seulement 20 %

    Par ailleurs, il faut savoir que le niveau d'implication des humains dans l'élaboration de cette nouvelle est encore largement prédominant puisqu'il est évalué à 80 %. Pour entraîner l'intelligence artificielle, l'équipe du professeur Hitoshi Matsubara a commencé par utiliser un roman en guise d'échantillon. Ils ont ensuite créé une base de données de mots et de phrases devant figurer dans le texte puis ils ont élaboré la trame de l'intrigue. L'IA devait ensuite assembler ces éléments en un récit similaire au texte de référence.

    Voici un extrait tiré de ce texte : « Je frémissais de joie, que je ressentais pour la première fois, et je continuais à écrire avec exaltation. Le jour où un ordinateur a écrit un roman. L'ordinateur décida de se concentrer sur la poursuite de sa propre joie et arrêta de travailler pour les humains ». Chacun appréciera la qualité de la prose, mais le résultat est tout de même assez convaincant.

    Toutefois, on dispose de très peu d'informations au sujet de cette IA et de la manière dont elle a travaillé pour parvenir à ce résultat. Aucune publication scientifique ne vient expliquer par exemple quel type d'apprentissage automatique a été utilisé, le temps qu'il a fallu au programme pour produire ce texte, s'il a été rédigé d'une traite, corrigé par des relecteurs humains, etc.

    Hitoshi Matsubara a expliqué à la presse japonaise qu'il travaillait à une méthode pour permettre à son programme de créer lui-même l'intrigue d'une histoire avec pour objectif de lui faire rédiger un roman en réduisant la part d'intervention humaine. « Jusqu'ici, les programmes d'intelligence artificielle ont souvent été utilisés pour résoudre des problèmes qui avaient des réponses, comme le go et le shogi. À l'avenir, j'aimerais étendre le potentiel de l'AI afin qu'elle se rapproche de la créativité humaine », conclut-il.