Alors que la France, ainsi que d’autres pays, affûtent leurs armes anti-copie, le site The Pirate Bay lance la version bêta d’un service d’échange payant basé sur une liaison VPN afin d’abriter ses utilisateurs des regards indiscrets.


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    Logo The Pirate Bay

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    La France, avec son projet de loi Création et Internet (aussi appelée loi Hadopi)) et la Suède, avec sa loi Ipred (Intellectual Property Rights Enforcement Directive) devant prendre effet le 1er avril, tentent de dissuader le téléchargement illégal de musique et de films. Parmi les critiques qui se sont élevées contre ces projets de loi figure celle d'un retard permanent du législateur sur les évolutions techniques sans cesse à l'œuvre sur le Web. Avant la fin des discussions sur ces lois à venir, la justesse de ce point de vue est déjà démontrée...

    The Pirate Bay, modèle des sites de partage en ligne et qui avait déjà organisé en 2007 une réflexion sur l'avenir des échanges P2P et du protocole BitTorrentBitTorrent (qui ne sont pas utilisés qu'à des fins illégales, loin s'en faut), se prépare à lancer Ipredator.

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    Un réseau sécurisé

    Ce nouveau dispositif, dont le nom parodie la loi suédoise Ipred, sera basé sur une liaison VPN (Virtual Private NetworkVirtual Private Network), ou RPV (Réseau Privé Virtuel). Celle-ci fonctionne sur le principe du tunneling, soit une encapsulation de données d'un protocole réseau dans un autre. Ainsi par exemple, considérant que le réseau Internet actuel se base encore presque entièrement sur le protocole IPv4 (32 bits, ou 4,2 milliards d'adresses possibles) alors que son successeur, le IPv6 (128 bits, soit 3,4 x 1038 adresses possibles), il est possible de relier entre elles deux machines IPv4 par l'intermédiaire d'un tunnel en IPv6 sous une forme chiffrée par un algorithme décidé par les deux interlocuteurs lors de l'établissement de la liaison. Seuls les ordinateursordinateurs de part et d'autre du tunnel ont alors accès en clair à ces données, qui échappent à toute tentative de détection par les fournisseurs d'accès.

    Simple à mettre en œuvre, ce procédé est utilisé depuis longtemps par l'entreprise et de nombreux organismes. Il est, de surcroît, peu coûteux...

    Déjà en cours de test

    En cours d'expérimentation par 500 bêtabêta-testeurs suédois, Ipredator sera un service payant, proposé sur abonnement pour 5 euros par mois. Seconde ironie, cette somme correspond exactement au montant forfaitaire suggéré pour la licence globale, supposée compenser la perte en matièrematière de droits d'auteur dans le cadre de la dépénalisation du téléchargement de fichiers envisagée...

    Sur leur site, les concepteurs d'Ipredator affirment que l'organisation ne conservera aucune donnée de trafic, rendant inutile une éventuelle saisie ou confiscation de leurs serveursserveurs en espérant identifier les utilisateurs du réseau, dont, de toute façon, les adresses IPadresses IP n'apparaîtront pas.

    A ce sujet, on peut légitimement s'interroger sur les compétences des concepteurs des dispositifs légaux à la base des lois Ipred ou Hadopi, dont le fonctionnement est basé sur l'identification de l'adresse IP de l'internaute. Il est pourtant aisé d'usurper une adresse IP, ainsi que l'a récemment démontré devant huissier l'UFC-Que Choisir (constat téléchargeable au format PDF).

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