Pour la première fois en France, trois chiens spécialement formés pour accompagner de jeunes diabétiques sont arrivés dans des familles. Ces chiens détectent un taux de sucre anormal dans le sang et donnent l'alerte en cas d’urgence.

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    « Ça a déjà changé ma vie et celle de ma famille », s'exclame Hugo, 15 ans, diagnostiqué diabétique en 2016, qui partage depuis deux semaines son quotidien avec Medley, un canichecaniche royal blanc âgé de 21 mois. Mi-juin, lui et deux autres jeunes diabétiques de type 1 (maladie qui apparaît le plus souvent de manière brutale chez l'enfant ou chez le jeune adulte) ont accueilli ces chienschiens d'un nouveau genre. Ils sont les premiers en France, alors que le recours à ces animaux d'assistance médicale existe déjà à l'étranger (États-Unis, Suisse ou Canada). « Medley est devenu une partie de moi ; il connaît mieux mon corps que moi », explique l'adolescent originaire de Lorraine. Grâce à une capacité olfactive près de 200.000 fois supérieure à celle de l'Homme, le chien d'Hugo peut détecter un taux de sucre anormalement élevé ou faible dans son sang.

    Le saviez-vous ?

    En France, près de 160.000 personnes sont atteintes d'un diabète de type 1, dont 20.000 enfants.

    Une étude nord-irlandaise de 2008 avait montré qu'une majorité de chiens réagissaient (aboiements, coups de museau, sauts...)) de façon naturelle aux variations de la glycémie de leur maître. Une étude plus récente (2016) de chercheurs de l'université de Cambridge s'était intéressée au composé semblant permettre aux chiens de détecter ces variations. Dans le domaine de la santé, l'odorat des chiens est déjà mis à profit pour détecter des cancers du sein ou de la prostateprostate, ou des crises d'épilepsiecrises d'épilepsie.

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    Avant même la survenue de la crise glycémique, Medley est pour sa part capable de prévenir son maître en lui donnant de petits coups de museau. Un comportement que l'animal a appris au cours de ses huit mois de formation dispensés par l'association Acadia, dans la première école de chiens d'assistance pour les enfants diabétiques en France.

    Le chien est également capable « d'actionner un bouton d'urgence installé dans sa chambre ou encore de réveiller les parents si l'enfant semble ne pas réagir », explique la présidente de l'association Solène Rabiolet, qui précise que la nuit, les diabétiques sont particulièrement vulnérables et peuvent tomber dans des comascomas diabétiques.

    Les enfants diabétiques doivent régulièrement vérifier leur glycémie dans la journée. © rkris, Fotolia

    Les enfants diabétiques doivent régulièrement vérifier leur glycémie dans la journée. © rkris, Fotolia

    Un soulagement pour la famille des enfants diabétiques

    Ces chiens, qui sont une réponse complémentaire au protocoleprotocole thérapeutique, « permettent d'améliorer considérablement la vie des enfants diabétiques et celle de leur famille », assure celle qui est elle-même mère d'un enfant diabétique et qui a créé Acadia avec son mari en 2015, dans la Drôme.

    L'arrivée de Medley est un soulagement pour Virginie Ricci, la maman d'Hugo. Après la découverte de la maladie de son fils en octobre 2016, « tout a changé à la maison », confie-t-elle. « StressStress, attention permanente, surveillance des assiettes, contrôles glycémiques toutes les deux ou trois heures, de jour comme de nuit » : leur quotidien a été bouleversé.

    Aujourd'hui nous avons formé trois chiens, mais nous avons plus de 60 candidatures en attente.

    « Ça a sonné la fin de l'insouciance pour Hugo [...] et moi la fin de mes nuits », explique la maman, forcée de se réveiller plusieurs fois dans la nuit pour surveiller l'état de son fils. « J'étais épuisée », ajoute celle qui a retrouvé un sommeilsommeil « presque normal depuis l'arrivée » du chien.

    Elle et son mari, Michel, ont très vite eu connaissance de l'existence à l'étranger de ces chiens accompagnateurs. Malgré un coût oscillant entre 20.000 et 30.000 euros, les Ricci étaient « prêts à mettre cette somme », mais la Suisse et le Canada, où le couple a commencé des démarches, « réservent leurs chiens pour leurs résidents », explique-t-elle.

    Alors, quand ils entendent parler d'Acadia, ils se démènent pour que leur fils puisse obtenir un chien. Un rêve devenu réalité pour Hugo avec l'arrivée de Medley, dont la formation a été entièrement financée par la fondation de la société foncière Gecina. « Aujourd'hui, nous avons formé trois chiens, mais nous avons plus de 60 candidatures en attente », souligne la présidente d'Acadia, à la recherche de financements.