Le sud-est vient de connaître trois week-ends d'affilée de fortes pluies, une situation exceptionnelle à cette époque de l'année. Mais qu'en est-il des zones confrontées à une sécheresse sévère, comme les Pyrénées-Orientales, l'Aude et l'Hérault ?


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    La situation météométéo était bloquée depuis plus de 6 mois : alors que l'ensemble du pays se faisait copieusement arroser chaque semaine, avec des sols si saturés qu'ils ne pouvaient plus rien absorber, deux départements restaient sans cesse à l'écart des pluies, les Pyrénées-Orientales et l'Aude, mais aussi dans une moindre mesure l'Hérault. Toutefois, la situation a finalement basculé, des pluies significatives sont enfin tombées sur ces zones desséchées. Le passage de la dépression Monica a d'ailleurs engendré des cumuls remarquables dans l'Hérault avec par exemple 216 millimètres en 48 heures lors du week-end dernier à Saint-Maurice-Navacelles, soit deux fois la normale mensuelle, en seulement deux jours !

    La sécheresse de surface a enfin disparu du sud-est

    Et pour la première fois depuis plusieurs années, la carte Windy de sécheresse de surface entre 0 et 40 centimètres de profondeur n'affiche désormais plus aucun département du sud-est. Seule une toute petite zone, comprise entre Nohèdes et Counozouls dans les Pyrénées-Orientales, reste en état de sécheresse faible.

    Les zones en état de sécheresse de surface (0 à 40 centimètres). © Windy
    Les zones en état de sécheresse de surface (0 à 40 centimètres). © Windy

    Le niveau de sécheresse est par contre un peu plus important à 100 centimètres de profondeur, avec des zones en état de sécheresse modérée dans l'Aude et les Pyrénées-Orientales. La sécheresse la plus importante se concentre désormais sur la région Grand-Est, avec un indice « sévère » autour d'Épinal dans les Vosges.

    Les zones du sud-est en état de sécheresse à 100 centimètres de profondeur. © Windy
    Les zones du sud-est en état de sécheresse à 100 centimètres de profondeur. © Windy

    Cependant, les nappes phréatiques (qui conditionnent les réserves en eau)) ne se suffiront pas des précipitations abondantes des dernières semaines sur le pourtour méditerranéen : les nappes du Languedoc-Roussillon, mais aussi de la Loire, restent en alerte rouge, c'est-à-dire à un niveau très bas.

    En rouge, les départements avec des nappes phréatiques à un niveau très bas, et en orange un niveau bas. © info-secheresse
    En rouge, les départements avec des nappes phréatiques à un niveau très bas, et en orange un niveau bas. © info-secheresse

    Pour celles du Roussillon, les experts en hydrologie estiment qu'il faudra des centaines d'années pour leur permettre de se reconstituer, et cela, uniquement dans le cas de précipitations régulières.


    La sécheresse dans les Pyrénées est au plus haut et cela va encore s'aggraver

    Article de Karine DurandKarine Durand, écrit le 24 janvier 2024

    La sécheresse dans les Pyrénées atteint un niveau record pour un mois de janvier. Au niveau de la pluie comme de la neige, la situation est dramatique et les services météo prévoient une aggravation de ces conditions déjà extrêmement sèches jusqu'au début du mois de février, au moins.

    Alors que le niveau d'humidité des sols est désormais soit dans la moyenne, soit au-dessus de la moyenne sur 90 % du pays, seul l'extrême sud reste à un niveau largement déficitaire.

    Le pourtour méditerranéen ainsi que les Pyrénées continuent de s'assécher de jour en jour, sans espoir d'amélioration. « Ce mardi 23 janvier, l'indice d'humidité des sols agrégé au territoire des Pyrénées-Orientales atteint les valeurs record enregistrées depuis le début du calcul de ce paramètre (1958) », précise Météo France.

    Aucune pluie n'est prévue au cours des 10 prochains jours, au moins, et la sécheresse va devenir « inédite pour une fin janvier : jamais depuis le début des mesures, les sols n'auront été aussi secs une fin janvier dans les Pyrénées-Orientales. Ce constat concerne toute la Catalogne, côté français comme côté espagnol », selon l'organisme de prévisions.

    Un enneigement extrêmement déficitaire

    Le constat n'est pas plus rassurant en ce qui concerne l'enneigement : l'isotherme 0 °C (altitude à laquelle les températures deviennent négatives) se situe entre 3 800 et 4 000 mètres ce mercredi, un niveau exceptionnel pour une fin janvier.

    « Ces températures bien trop élevées pour la saison, comparativement même à la climatologieclimatologie la plus récente, vont mettre à mal le manteaumanteau neigeux déjà erratique et globalement extrêmement déficitaire », explique Météo France.