En consolidant sa participation et en apportant des contributions cruciales, la Nasa assume un rôle essentiel dans la concrétisation d'ExoMars, mission ambitieuse qui vise à découvrir des signes de vie passée sur Mars. Cet accord simplifie considérablement le travail de l’ESA, permettant ainsi un développement plus efficace, plus rapide et plus économique. Rendez-vous en 2030 sur Mars.


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    La Nasa et l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne ont conclu un accord visant à consolider et sécuriser la participation américaine à la mission ExoMarsExoMars, dont l'objectif est d'identifier des traces de vie passée sur Mars. Cet accord garantit des contributions américaines significatives telles que le service de lancement, les éléments du système de propulsion essentiels à l'atterrissage sur Mars et les unités de chauffage radio-isotopiques légères (RHU) du rover Rosalind Franklin.

    Nouvelle étape pour ExoMars

    Après avoir signé un contrat avec Thales Alenia Space pour relancer le développement de la mission, en raison du retrait russe du programme, Daniel Neuenschwander, directeur de l'exploration humaine et robotiquerobotique de l'ESA, et Nicola « Nicky » Fox, administratrice associée de la Nasa chargée des missions scientifiques, ont officialisé cet accord le 16 mai 2024 au siège de l'ESA à Paris, en France, concernant la fourniture de ces éléments critiques.

    « Cet accord crucial renforce notre collaboration en faveur du programme ExoMars et assure que le rover Rosalind Franklin sera opérationnel sur la surface martienne en 2030 », a souligné Daniel Neuenschwander.

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    Forer jusqu’à deux mètres de profondeur

    En soutenant la réalisation de cette mission, certains pourraient considérer que la Nasa l'a sauvée, l'agence américaine en tire également des avantages. En effet, comme le souligne Nicola Fox, responsable scientifique de la Nasa à Washington, les « capacités de forage uniques du rover Rosalind Franklin et son laboratoire d'échantillons intégré fournissent une valeur scientifique exceptionnelle dans la quête de preuves de vie passée sur Mars ».

    Le rover ExoMars sera pionnier en matière de forage, atteignant une profondeur de deux mètres sous la surface pour collecter des échantillons préservés des radiations de la surface martienne et des variations de température extrêmes. Cette avancée représente une étape cruciale dans les efforts de l'humanité pour mieux comprendre le passé de Mars et ouvre de nouvelles perspectives pour la recherche scientifique dans le domaine de l'exploration spatiale.


    La Nasa et l’ESA s’unissent pour une grande mission de recherche de la vie sur Mars

    Article de Remy Decourt publié le 10/04/2024

    L'Agence spatiale européenne et Thales Alenia Space se sont accordés pour donner une seconde vie au rover Rosalind Franklin de la mission ExoMars, dont l'avenir était incertain après l'abandon de la coopération avec la Russie. La signature d'un contrat relance donc la mission dont l'objectif principal est de savoir s'il y a eu un jour de la vie sur la planète Mars.

    Alors que le sort du rover Rosalind Franklin de la mission ExoMars était incertain suite à l'arrêt de la coopération avec la Russie, conséquence de son engagement militaire en Ukraine en février 2022, l'Agence spatiale européenne (ESA) s'est trouvée contrainte de revoir de fond en comble le projet, sous peine d'envisager son abandon. En effet, le retrait de la Russie du programme ExoMars a eu des conséquences importantes à la fois sur le calendrier et sur les aspects techniques et scientifiques du projet du fait de son rôle-clé.

    Vue d'artiste du rover Rosalind Franklin et de l'orbiteur TGO qui sera en soutien de la mission. © Thales Alenia Space
    Vue d'artiste du rover Rosalind Franklin et de l'orbiteur TGO qui sera en soutien de la mission. © Thales Alenia Space

    La Russie débarquée de la mission

    Plus précisément, les instruments russes embarqués sur le rover ont été retirés, et la plateforme d'atterrissage Kazachok, pourvue de 13 instruments scientifiques (dont certains non russes) et destinée à déposer le rover sur Mars, ne sera finalement pas utilisée.

    Ainsi, un contrat de 522 millions d'euros a été conclu avec Thales Alenia Space pour redynamiser le développement du rover avec la réalisation d'un module de rentrée, de descente et d'atterrissage (EDLM), ainsi que la modification et la maintenance des équipements existants pour le projet de 2022, dont le module de transfert (Carrier Module)) et du rover, notamment les mises à niveau et la gestion des obsolescences. Cette décision a soulagé les scientifiques impliqués dans le projet, entrepris au début des années 2000, tout en maintenant les objectifs scientifiques ambitieux de la mission dont le principal est de savoir s'il y a eu un jour de la vie sur cette Planète rouge.

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    La question de la vie martienne

    Pour cela, le rover sera équipé d'une foreuse développée par Leonardo pour effectuer des carottagescarottages jusqu'à deux mètres de profondeur. Les propriétés chimiques, physiques et biologiques des échantillons ainsi collectés seront analysées directement sur site par le mini-laboratoire embarqué ALD (Analytical Laboratory Drawer) développé par Thales Alenia Space.

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    L'un des objectifs de la mission sera de « détecter la présence d'éventuelles bactériesbactéries souterraines, vivantes ou fossilisées, qui seraient la preuve d'une vie existante ou antérieure sur la Planète rouge ».

    Le rover ExoMars sur la plateforme Kazachok, c'est de l'histoire ancienne. Aujourd'hui, Thales Alenia Space doit développer un module de rentrée, de descente et d'atterrissage. © ESA
    Le rover ExoMars sur la plateforme Kazachok, c'est de l'histoire ancienne. Aujourd'hui, Thales Alenia Space doit développer un module de rentrée, de descente et d'atterrissage. © ESA

    Rendez-vous en 2030 sur Mars

    Initialement responsable uniquement de la fourniture de l'analyseur de molécules organiques - spectromètrespectromètre de massemasse (Moma-MS), la Nasa joue maintenant un rôle important dans le sauvetage de la mission. En effet, l'agence américaine prendra en charge le lancement, les moteurs du module d'atterrissage, les unités de chauffage à radio-isotopesisotopes (RHU) ainsi qu'apportera un soutien essentiel à l'ingénierie des systèmes afin de garantir le succès d'ExoMars 2028. Prévu initialement pour septembre 2022, le lancement devrait désormais se dérouler entre octobre et décembre 2028 depuis le Centre spatial Kennedy en Floride.

    L'arrivée sur Mars est prévue en 2030, soit sur Oxia PlanumPlanum, une vaste plaine datant de 4 milliards d'années, soit à quelques centaines de kilomètres de là, dans Mawrth Vallis, un grand chenal d'écoulement avec d'épaisses couches de sédimentssédiments sur les plateaux autour.